Numéro Adeli : 759353626
La Thérapie Reichienne de couple est une vision nouvelle du couple et de ses problèmes qui peuvent se résumer en peur , retrait, manque de communication , frustration et colère.
A la différence des autres approches , j’accorde une importance première aux corps des partenaires , à leurs rigidités entretenues et surtout à leur aptitude toujours présente mais bloquée de s’ouvrir à eux-mêmes et à l’autre.
La capacité à être de nouveau relié mais pas lié est favorisée par des techniques respiratoires et corporelles pratiquées par le couple en séance pour permettre un véritable contact.
Dès 1927 Reich pose les fondements théoriques et pratiques d’une nouvelle approche en Sexologie, inégalée à ce jour.
Le corps et son énergie sont pris en compte pour favoriser le développement du « reflexe orgastique » c’est-à-dire de la capacité de la personne à respirer librement et à lâcher son contrôle.
Les troubles sexuels (manque de désir, impuissance , frigidité, éjaculation prématurée) sont compris
comme des dysfonctionnements du système nerveux neuro-végétatif et se modifient pour se transformer en plaisir.
La focalisation corporelle et émotionnelle permet le relâchement des tensions et peurs profondes à
l’origine des troubles. Pour ressentir du plaisir durant les relations sexuelles il est vital d’être à la fois
plein d’énergie et détendu(e).
L’objectif de la Sexologie Reichienne est de favoriser cet état en séance thérapeutique pour qu’il puisse être retrouvé dans la vie.
Elle représente un nouveau paradigme dans l’histoire de la psychothérapie qui permit d’aller au-delà d’une approche purement verbale pour reconnaitre et intégrer l’importance du corps et de l’énergie en sachant concevoir les interactions corps – émotion –psychisme.
Wilhelm Reich ( 1897-1957) disciple puis dissident freudien en créant la Végétothérapie Caractéro Analytique a développé une nouvelle méthode et méthodologie en psychothérapie .
Ayant une remarquable aptitude à l’observation clinique , il comprit que les traumatismes subis dans l’enfance affectaient l’esprit et le corps .
En fait il redevint fidèle à l’étymologie du terme ( psyche) qui signifie SOUFFLE et thérapie ( guérir).
La Thérapie Reichienne en introduisant de nouveau le corps et la respiration redonne à la psychothérapie sa dimension globale oubliée .
Elle est un chemin thérapeutique qui nous permet de quitter la séparation entre la tête et le cœur ; entre l’esprit et le corps et entre notre image idéale fictive et notre être authentique
Cours DESU Psychothérapies et Psychopathologie Clinique . Université Paris 8
Pour vous guider dans ce voyage à travers la respiration , il est utile d’avoir des repères posés par
de nombreux thérapeutes et spécialistes du corps en psychothérapie et en développement
personnel . L’utilisation de la respiration dans un but thérapeutique , psychothérapeutique et
spirituel remonte à l’antiquité et se rencontre dans les diverses traditions spirituelles occidentales et
orientales.
Dans la psychothérapie moderne nous retiendrons les jalons posés par Reich, Eeman, Dürckheim,
Orr , Ambrosi pour avoir montré l’importance de la prise en compte de la respiration dans une
perspective psychothérapeutique .Ces chercheurs ont posé le rôle fondamental d’une respiration
ample et libre de blocage pour une santé optimale.
1° Wilhelm REICH : la respiration est plaisir
Un des premiers psychothérapeutes à considérer l’importance de la respiration et de ses blocages
dans le traitement des troubles psychologiques fût W. Reich , élève de Freud. Il comprit dès les
années 1930 que « l’inhibition de la respiration était le mécanisme physiologique de la répression
et du refoulement de l’émotion et par conséquent le mécanisme fondamental de la névrose »
L’inhibition de la respiration entraine deux conséquences négatives sur la vitalité de la personne .
Au niveau purement métabolique , la quantité d’oxygène introduite est moindre et la production
énergétique dans l’organisme s’avère diminuée , à un second niveau plus corporel : le diaphragme se
contracte , son mouvement se trouve limité.
Au fur et à mesure la respiration devient moins ample et plus superficielle. En observant ses patients
Reich va comprendre la fonction de la respiration inhibée , celle-ci devient un mécanisme
fondamental pour supprimer les sensations d’angoisse et de plaisir. La personne va au fil des ans
installer une respiration où l’aspect inspiratoire l’emporte sur celui expiratoire, créant ainsi un
déséquilibre et empêchant l’expiration profonde « il n’est pas un seul névrosé qui soit capable
d’expirer en un souffle unique , profondément et également ».
2°Léon EEMAN : la respiration est relaxation
Eeman , pionnier de la psychothérapie corporelle dès 1926 en Angleterre , avait saisi l’importance
de l’inhibition respiratoire chronique dans les troubles psychologiques , de même que les liens entre
émotions et blocages respiratoires « c’est un axiome que chaque facteur subconscient a un effet sur
les muscles de l’appareil respiratoire ».
Selon lui , la respiration est le reflet et la cause des troubles émotionnels « parmi les plus évidents
effets de surface des facteurs psychiques subconscients , l’inhibition de la respiration est non
seulement le plus facile à observer , à contacter et à faire prendre conscience au patient mais aussi
celui qui produit les résultats les plus spectaculaires et radicaux d’un point de vue psychanalytique »
Dès les années 1920, Eeman en saisissant l’aspect négatif du contrôle et de l’inhibition respiratoire
sur la santé émotionnelle met au point une technique respiratoire où il demande au sujet de prendre
une profonde inspiration puis d’expirer immédiatement en soupirant. Le soupir s’il est un expir est
avant tout une expiration passive , aucun effort ne doit être fait pour pousser l’air.
Par différentes techniques manuelles manipulatives nommées « myognose », il va créer une
méthode psycho-corporelle originale en précisant que « toute approche qui rend un patient
conscient de la contraction inconsciente des muscles qui contrôlent la respiration et qui lève cette
contraction a un effet thérapeutique »
3°Karlfried DÜRCKHEIM : la respiration est méditation
A partir de la tradition de Zen qu’il étudie au Japon , Dürckheim montre que « l’homme a un long
chemin à parcourir , même s’il ne souffre pas de troubles respiratoires pour apprendre à bien
respirer consciemment en laissant venir naturellement la respiration »
Dans un chapitre « l’exercice de la respiration » de son célèbre ouvrage Hara, il montre l’importance
de la pratique d’une écoute de la respiration qui ne soit pas le produit de la volonté mais l’aptitude à
laisser s’établir une respiration diaphragmatique « tout exercice juste de la respiration a pour but de
restaurer la respiration diaphragmatique où la première chose à apprendre est de laisser s’accomplir
de lui-même le phénomène de la respiration ».
Dans une optique méditative , il s’intéresse à l’aspect introspectif de la respiration qui devient le
moyen de contact avec le centre de gravité juste de l’être humain , situé dans le ventre et bas ventre.
La pratique du souffle introspectif et méditatif permet de laisser la respiration se poser , descendre
dans le ventre à l’expiration puis repartir à l’inspiration.
4°Leonard ORR : la respiration est renaissance
A partir de sa propre expérience de la respiration Leonard Orr , va créer une méthode de respiration
dans les années 1970 nommée « rebirthing ou rebirth » dont le but est « la remémoration et le
revécu de la naissance ; il s’agit de revivre physiologiquement , psychologiquement et
spirituellement le moment de notre première respiration et d’éliminer ainsi le traumatisme qui en
résulta . Ce processus transforme l’impression subconsciente de notre naissance comme étant une
douleur primale en une expérience de plaisir ». La technique respiratoire relie l’inspiration
à l’expiration en un rythme détendu pour créer une fusion entre les deux temps respiratoires qui
deviennent circulaires . En respirant ainsi durant une période de plus d’une heure et en localisant
la respiration au niveau thoracique , l’unification de la respiration se produit, entrainant une
expérience d’unité et de grande détente.
Selon Orr, le traumatisme de la naissance crée un sentiment d’anxiété chez l’être humain tant
qu’il n’ a pas été intégré . Nous avons donc tous un mécanisme respiratoire endommagé dès la
naissance car lors du changement brutal de sa naissance l’enfant vit de nombreux stimuli d’une trop
forte intensité comme les contractions , les pressions , les lumières vives , les contacts parfois
violents dûs aux nécessités médicales ( forceps, pressions et tractions sur la tête).
La coupure rapide du cordon ombilical parfois utile mais souvent anticipée empêche l’apprentissage
tranquille d’une respiration pulmonaire. La séparation trop précoce avec le corps maternel provoque
douleurs physiques et terreurs psychologiques chez le nouveau né qui expérimente ce brusque
changement d’état.
La technique respiratoire utilisée va permettre au sujet de revivre le moment du premier souffle
pulmonaire , mais en étant en sécurité dans le cadre thérapeutique . Il se produit une sensation
d’étouffement identique à celui de la naissance où le bébé se débat en suffocant . L’acceptation
de ce moment qui se reproduit en général par étapes en thérapie permet de dépasser ce stade
délicat de notre arrivée dans ce monde en étouffant.
5° Stanislas GROF : la respiration est transpersonnelle
La Respiration Holotropique , méthode fondée par Grof , signifie orientée vers le tout, permet
d’explorer tous les aspects de notre être : physique, émotionnel et spirituel .
Elle agit sur un principe d’amplification de ce qui est présent chez le sujet qui respire amplement
durant une longue période (2H) en observant ce qui se passe . La personne est guidée comme par un
radar intérieur qui va sélectionner et permettre l’émergence de contenus inconscients avec la
charge émotionnelle la plus forte et pouvant être abordés dans le présent. Il s’ensuit une décharge
energétique , permettant de revisiter et d’intégrer les évènements traumatiques psychologiques et
physiques de notre passé .
Grof a montré l’importance primordiale du traumatisme de la naissance (déjà décrit par Freud en
1904 et Rank en 1926) sur le devenir psychologique de l’individu . Le vécu personnel de la naissance
va représenter un prototype des diverses situations de crise rencontrées dans la vie .
L’autre versant d’expériences contactées au cours des séances de respiration holotropique
renvoie aux diverses expériences de la conscience ( au-delà des limites de l’égo). Ces expériences
nommées transpersonnelles vont des phénomèmes comme la télépathie aux mémoires des vies
antérieures et précognitions où apparait la transcendance des limites spatio – temporelles.
En proposant une nouvelle cartographie de la vie psychique en trois axes : niveau biographique et
inconscient individuel , niveau périnatal , autour de la naissance et niveau transpersonnel , Grof
montre que la respiration ouvre l’accès aux différents niveaux de l’humain.
6°Jean AMBROSI : la respiration est prise de conscience
En créant la Thérapie de la Respiration dans les années 1970, Ambrosi porte son attention sur la
localisation respiratoire plutôt que sur l’induction d’une respiration modifiée , peu favorable selon
l’auteur au retour du matériel refoulé « il s’agit de favoriser une respiration localisée dans des
régions non fréquentées en gardant un rythme respiratoire habituel. Il s’ensuit un retour à la
conscience des souvenirs oubliés à l’origine des troubles du comportement ».
Par une observation attentive du rythme respiratoire , de sa localisation , le thérapeute met l’accent
sur la prise de conscience par le patient de son mode respiratoire . Il s’agit donc de permettre au
sujet d’aller respirer dans des régions constituant des blocs de tensions musculaires qui contiennent
les émotions réprimées .